GRECE | 3 | 0 | France |
crédit texte : actu site web FFVB du 24/08/19
L'équipe de France n'a pas réussi samedi à Ankara à confirmer son succès de la veille face à la Bulgarie, battue à l'occasion de son deuxième match de l'EuroVolley féminin par la Grèce en trois sets (25-12, 25-21, 25-21). Après un jour de repos, les Bleues affronteront les championnes du monde serbes lundi.
Au lendemain de son convaincant et surprenant succès sur la Bulgarie (3-2), l’équipe de France espérait poursuivre sur cette bonne dynamique samedi face à la Grèce, une de ses rivales dans la course aux places qualificatives pour les huitièmes de finale de l’EuroVolley (les quatre premiers de la poule se qualifient), le coup d’arrêt a été assez brutal, la formation hellène ayant été assez nettement supérieure aux Tricolores samedi pour s’imposer en trois sets et 1h16 de jeu. Portées par la réussite de leur gauchère Olga Strantzali (17 points, 58% d’efficacité offensive), le talent de leur passeuse et capitaine Styliani Christodoulou, la qualité de leur service qui a souvent fait déjouer la réception adverse et une puissance qui a fait défaut à la France, à l’image de celle dégagée par la pointue Anthi Vasilantonaki (14 points), les joueuses de l’Espagnol Guillermo Naranjo Hernandez ont mérité leur succès, ce que n’a d’ailleurs pas nié à l’issue de la partie l'entraîneur tricolore Emile Rousseaux.
Ce dernier n’a pas non plus cherché à accabler ses troupes, soulignant notamment les bonnes entrées en jeu des très jeunes Manon Moreels et Amandha Sylves (18 ans) et la prestation solide de la libéro Amandine Giardino. Seulement, pour contrarier cette équipe grecque, il aurait fallu davantage de percussion, en attaque et au service, secteur dans lequel les Bleues ne sont pas parvenues à perturber la réception adverse, plus de constance (menant 20-18 au troisième set, les Françaises ont alors encaissé six points de suite qui leur ont été fatals), une meilleure communication en défense et une capacité mentale à rebondir dont elles avaient sur faire la preuve contre les Bulgares la veille. Ce samedi, dans l’adversité, les partenaires de Christina Bauer, qui a longtemps tenu l’équipe, notamment au bloc (4 pour 10 points), ont souvent perdu le fil des consignes, mal remises d’un premier set très délicat (12-25).
Les nombreux changements opérés par Emile Rousseaux (entrées de Manon Moreels, Mallory Caleyron, Lucille Gicquel, Amandha Sylves) ont apporté un peu de sang neuf, mais après avoir bien attaqué la seconde manche (6-3), les Bleues ont subi deux séries de quatre et cinq points consécutifs qui ne leur ont pas permis de perturber la belle mécanique hellène (21-25). Ce n’est que dans le troisième set, après cinq points de rang sur service Christina Bauer, que les Françaises y ont réellement cru (20-18), mais elles ont alors encaissé un 0-6 qui a définitivement douché leurs espoirs de revenir dans ce match manqué (21-25). A l’issue de la partie, Christina Bauer parlait de « douche froide », Mallory Caleyron de « coup derrière la tête », les Bleues vont tenter de profiter de la journée de dimanche pour se remettre les idées en place avant un troisième match lundi face aux championnes d’Europe et du monde serbes, au cours duquel elles n’auront rien à perdre et devront avant tout penser à se faire plaisir, la rencontre de mardi face à la Finlande étant quant à elle primordiale dans la perspective d’une qualification pour les huitièmes de finale.
Les réactions :
Emile Rousseaux, entraîneur de l’équipe de France : « Nous avons pris un très mauvais départ, ça a commencé à se redresser un peu dans le deuxième set et dans le troisième, on a mené 20-18, nous étions de nouveau dedans, mais nous ne parvenons pas à marquer. Il faut dire que les Grecques ont joué un très bon match avec une bonne passeuse qui a bien distribué le jeu, elles ont été très intelligentes en attaque, elles ont joué le jeu que nous aimons jouer et que nous n’avons pas joué aujourd’hui. C’est le meilleur match que j’ai vu de la Grèce jusqu’à présent. De notre côté, nous avons eu du mal à mettre du poids avec notre service, nous avons fait de bonnes choses, mais nous avons été inconsistants à certains moments. Dans ce marasme, j’ai quand même apprécié la prestation d’Amandha Sylves, qui a amené de la fraîcheur, de la hauteur et de la vitesse. Manon Moreels, sans peser sur le jeu, a aussi tenu le coup, elle a fait très peu de fautes, je suis aussi très satisfait d’Amandine Giardino qui a pris beaucoup d’initiatives pour aider les filles qui étaient en difficulté en réception. Le problème, c’est que quand on a pris l’eau émotionnellement, on a eu beaucoup de difficultés à se rappeler les organisations tactiques. »
Nina Stojiljkovic, passeuse de l’équipe de France : « Nous sommes très déçues, nous n’avons pas réussi à imposer notre jeu et à se libérer, il n’y a qu’à la fin qu’on a commencé à jouer comme il fallait. Nous n’avons pas très bien servi, ça nous a coûté cher, c’était un jour sans. Je ne pense pas qu’on ait pris la grosse tête par rapport au match d’hier, parce qu’on sait très bien que c’était quand même un exploit, on sait que notre niveau est plus proche de celui de nations comme la Grèce et la Finlande, donc ça met un coup au moral de voir qu’on n’a pas réussi à faire jeu égal avec la Grèce, mais on ne perd pas espoir, on va travailler, continuer à se battre et rebondir. »
Christina Bauer, centrale de l’équipe de France : « Nous avons fait beaucoup de fautes bêtes, nous avons par moments complètement déjoué, nous n’avons pas respecté les consignes annoncées, on a manqué d’agressivité, on a laissé jouer l’adversaire, on n’a pas été capables de mettre le ballon par terre. Nous étions euphoriques par rapport au résultat face à la Bulgarie, aujourd’hui, c’est la douche froide, la Grèce nous semblait plus abordable, mais à aucun moment, nous n’avons réussi à être nous-mêmes. »